Après la finish line
La finish line est désormais derrière moi. On me passe une belle médaille au cou. On me donne également une couverture de survie pour anticiper le refroidissement du corps. Je passe devant les photographes pour la postérité. Et je retrouve Caroline à la sortie de la zone d’arrivée. Un signe qui ne trompe pas sur le degré d’intensité de l’effort, c’est que l’on a mal partout une fois que tout est fini. Jusque là je pouvais ressentir la fatigue et d’éventuelles contractures, mais à cet instant précis, je peux à peine marcher. J’ai les jambes comme des bouts de bois, j’ai soif, j’ai faim et il me tarde de prendre une douche et de dormir un peu (beaucoup).
La finish line est aussi l’occasion de faire un premier bilan de la course :
- J’aime le triathlon car même en passant une journée difficile, je pense déjà au prochain ;
- La stratégie de course vélo était parfaite. Comme le montre le graphique ci-dessous, ma puissance du moment était égale aux puissances de mes récents records sur des temps supérieurs à 4h ;
- Je suis vacciné sur les produits « miracles » en diététique, je reviens à ma méthode qui fonctionne et je ne suis pas prêt d’en changer ;
- Le mental est fort mais je sens qu’il y a un petit quelque chose à faire en plus ;
- Le programme de musculation de cette saison a porté ses fruits car je n’ai pas été limité musculairement ;
- La souplesse est un de mes points faibles, je dois l’améliorer ;
- Un Ironman made in America c’est top ;
École d’humilité
Sur Ironman on peut s’entraîner du mieux que l’on peut, le plus petit maillon faible conditionnera toute votre course c’est pourquoi, sur une telle épreuve, chacun peut jouer sa carte.
Peu importe votre taille ou votre morphologie c’est avant tout une course contre vous-même et pour gagner il faut franchir cette finish line.
Vous pouvez vous entraîner 7 à 50 heures par semaine, si vous ne gérez pas votre course avec sagesse, vous prenez le risque de ne pas pouvoir finir.
Le mental, la diététique, la tactique, la gestion des événements extérieurs par l’anticipation et l’adaptation, tous ces aspects font partie de la course. Ne les négligez pas, tout comme le repos, et d’ailleurs c’est le moment pour moi de me ressourcer.