Aller au contenu

IA, coaching sportif et encadrement réglementé

IA, coaching sportif et encadrement réglementé : peut-on vraiment jouer sur les mots ?

IA, coaching sportif et encadrement réglementé En France, tout encadrement sportif rémunéré est soumis à des règles strictes : diplôme d’État, carte professionnelle, assurance, obligation de formation continue…

Et pourtant, les intelligences artificielles de coaching, elles, peuvent proposer des plans d’entraînement, des progressions et des conseils personnalisés sans respecter aucune de ces obligations. Pourquoi ?

J’ai imaginé pour vous une discussion entre :

  • Un coach diplômé (Paul).
  • Un juriste spécialisé en droit du sport et du numérique (Julien).
  • Un développeur d’IA de coaching (Maître Lefort).

Voici cet échange que j’ai synthétisé, car c’est une discussion que j’ai eue avec plusieurs personnes et j’ai trouvé intéressant de la partager avec vous afin d’élargir la réflexion. Par avance, merci de vos retours. 👇

La discussion

Où est la faille ?

Paul :

Je commence sérieusement à me demander pourquoi je continue à être en règle. Tous les ans, je paie une assurance, je renouvelle ma carte pro, je suis les obligations légales… et en face, on a des IA qui proposent des plans d’entraînement sans aucun diplôme, sans cadre, sans responsabilité.

Julien :

Ce n’est pas tout à fait ça. Mon IA ne se présente pas comme un coach. C’est avant tout une interface algorithmique. On ne vend pas un coaching, mais l’accès à une technologie qui génère des programmes automatiquement.

Paul :

Mais enfin, Julien… ton IA, elle ne s’est pas créée toute seule. Elle a donc été programmée par des humains, entraînée avec des données humaines, et structurée autour de logiques qui viennent du coaching. Alors on peut dire « interface algorithmique » si ça nous rassure, mais derrière l’algorithme, il y a bien une intention humaine, non ? Tu n’es pas neutre.

Julien :

Oui, ce n’est pas magique. L’IA a été entraînée à partir de modèles issus de la littérature scientifique, de méthodes validées… mais elle ne fait qu’exécuter des règles statistiques. Je ne suis donc pas en train de coacher chaque utilisateur. Par conséquent il n’y a pas de lien humain, pas d’adaptation émotionnelle, pas d’analyse contextuelle comme toi tu peux le faire.

Paul :

Mais c’est justement ça le problème. L’utilisateur, lui, ne fait pas la différence. Il reçoit un plan, des intensités, des consignes… et il applique. Si demain je fais la même chose — une plateforme avec mes plans, mes algos, et je dis « ce n’est pas du coaching, c’est un outil ».

Maître Lefort :

Ce débat révèle une faille juridique : l’IA agit sans cadre réglementaire clair, mais influence directement la santé et les performances. La loi devra évoluer pour encadrer ces pratiques.

Pour, contre ou ensemble ?

Julien :

Mais alors, quoi ? On bloque toute innovation parce que la techno dérange le modèle existant ? Moi, je suis prêt à discuter de transparence, à afficher les limites de l’outil. Mais je refuse qu’on me traite comme un entraîneur illégal parce que j’ai créé un outil qui aide les gens.

Paul :

Je ne dis pas qu’il faut tout bloquer. Mais qu’on arrête de nous opposer les « outils numériques » comme s’ils étaient neutres. Ce sont des décisions humaines, encapsulées dans du code LLM certes mais sur des connaissances humaines. Et à partir du moment où ces décisions influencent la santé, la charge d’entraînement, la préparation d’un individu… il faut un minimum de contrôle. On nous demande ça à nous, les pros. Pourquoi pas aux IA ?

Maître Lefort :

C’est probablement le prochain chantier législatif : définir si une décision algorithmique dans un contexte sportif peut constituer un acte d’encadrement indirect. Et dans ce cas, qui en porte la responsabilité : le créateur, la plateforme, l’athlète qui a fait confiance à une IA ou… personne ?

Et maintenant ?

Nous sommes en avril 2025, il sera intéressant de voir l’évolution des IA de coaching.

  • Les IA de coaching doivent-elles être régulées ? 
  • Les coachs diplômés peuvent-ils adopter les mêmes modèles économiques pour rester compétitifs ?
  • Et si demain, une IA cause une blessure… qui portera la responsabilité ? Le programme ? Son créateur ? Personne ?

💬 Vos avis, vos expériences, vos visions sont les bienvenus comme celle-ci.

Translate »
Email
YouTube
YouTube
Set Youtube Channel ID
LinkedIn
LinkedIn
Share
Telegram