Monter une côte en vélo
Que ce soit un faux plat montant, une bosse, une côte ou un col, dès que la route s’élève elle fait plus ou moins peur. Avec de l’entraînement, de l’expérience et un peu de pratique, l’exercice peut rapidement devenir plus plaisant. Voyons ensemble comment monter une côté en commençant par la trajectoire à prendre.
La trajectoire pour monter une côte
Quelle trajectoire prendre pour monter une côte ?
Ligne directe
La réponse peut paraître simple. En effet, le plus court chemin pour aller du point A au point B est d’éviter de passer par le point C.
Zigzags
Dans une côte, les choses peuvent se compliquer. Avec la fatigue ou parce que votre braquet n’est pas adapté à la pente que vous gravissez, il peut être intéressant voire vital de monter la côte en effectuant des zigzags. Cette technique permet de réduire le pourcentage de la pente mais va augmenter la distance à parcourir et le temps d’effort. En contrepartie, cette technique permettra de passer une côte sans devoir poser pied à terre. Dans cette vidéo, vous verrez un exemple de mise en situation.
Il existe deux principales positions pour monter une côte
En danseuse
Tout d’abord en danseuse. Soit on est debout sur les pédales, le haut du corps reste fixe tandis que le vélo oscille de droite à gauche. Soit le vélo est fixe et c’est l’athlète qui bouge en oscillant.
La première possibilité est préférable pour des raisons biomécaniques. En effet, il est plus facile de déplacer son vélo qui ne pèse qu’environ 8 à 11 kg, plutôt que soi-même.
Cependant, grimper en danseuse consomme plus d’énergie que de monter une côte assis sur sa selle. Alors quel intérêt et avantage de gravir une côte en danseuse ?
Cela permet de faire travailler d’autres groupes musculaires qui étaient peu ou pas sollicités jusqu’alors. Ceci entraîne une meilleure élimination des toxines présentes dans les muscles. De plus, cette position permet une meilleure acceptation de la pente, surtout si elle est forte.
Il faut malgré tout savoir que si l’on adopte cette position, le centre de gravité doit rester le plus stable possible et à la même hauteur. Une oscillation verticale serait un frein à l’efficience du mouvement.
Il est également important de bien relâcher les épaules, bras, avant-bras et mains ; ceci permettra de balancer plus facilement son cadre de droite à gauche.
Le fait de se mettre en danseuse va permettre de placer son centre de gravité à l’aplomb des pédales, réduisant ainsi les efforts de stabilisation du vélo, des muscles du tronc et des bras.
Je vous rappelle toutefois que cette position consomme beaucoup d’énergie. Donc même si elle présente des avantages certains, elle doit juste permettre de mieux négocier un passage délicat, comme une pente très raide et relativement brève, une relance après un virage, ou pour placer une accélération.
En position assise
Il existe également deux façons de monter une côte assis. En se positionnant sur l’avant ou sur l’arrière de la selle.
En avant
Se mettre en avant de la selle reviendrait à faire du bec de selle. Cette position est plus communément adoptée pour monter une côte tout en puissance. Si celle-ci est de courte durée.
En arrière
En revanche, si le pourcentage de la pente est régulier sur une longue portion, il est préférable de grimper assis en arrière de la selle. L’avantage de cette position réside dans une meilleure et plus régulière transmission de forces. En reculant sur la selle on appuie sur les pédales en poussant vers l’avant alors qu’en étant positionné sur l’avant ou au milieu, l’appui est moins efficace. Il faut également penser à bien relâcher le haut du corps, et éviter de tirer sur les bras.
Quels pneus prendre ?
Contrairement à ce que l’on peut penser, une largeur de 23mm est plus avantageuse en côte qu’une section plus fine. Ce gain se constate sur une plus faible résistance au roulement avec des pneus de plus grande largeur. Bien sûr, la surface de contact est plus importante en un point de la roue, mais la longueur totale déroulée du pneu déformé sur un tour sera plus petite. En d’autres termes, un pneu de 23mm a une ellipse de contact plus large mais plus courte qu’un pneu de 19mm ou 20mm. Le seul avantage à rouler avec un pneu plus fin est une diminution plus importantes des résistances aérodynamiques. Comme en montée, la vitesse de déplacement est faible, ce sont les résistances au roulement les plus importantes.
Comment aborder une montée de côte ?
À l’approche d’une côte il faut commencer par l’analyser et ainsi évaluer sa difficulté pour anticiper son engagement et son braquet et par conséquent son développement.
Pour information, un braquet c’est le rapport entre le nombre de dents de votre plateau (situé au niveau de votre pédalier) et le nombre de dents situées sur les pignons de votre roue arrière. Par exemple, un braquet de 52*13 signifie que votre chaîne passe sur le plateau de 52 dents et votre pignon arrière de 13 dents.
Autre complément d’information, le développement est la distance en mètres parcourue à chaque tour de pédale en fonction du braquet. L’équation qui permet de connaître le développement par rapport à un braquet est la suivante :
(Nombre de dents du plateau / Nombre de dents du pignon arrière) * circonférence de la roue en mètres.
La circonférence dépend des dimensions de la roue et du pneu, par exemple une roue de 700 et un pneu de 23 millimètres de section possède une circonférence de 2,133 mètres.
Si on reprend mon braquet de tout à l’heure, à savoir 52*13 et que j’applique l’équation du développement, voilà ce que l’on obtient :
(52/13) * 2,133 = 8,532 mètres.
À chaque tour de pédale en 52*13 j’avance de 8,532 mètres.
Débuter l’ascension d’une côte
Par exemple, si une côte vous semble relativement facile, vous pouvez très bien l’aborder en prenant de la vitesse dès le départ pour ensuite adapter votre rythme de croisière. Si, au contraire, vous jugez que la difficulté sera suffisamment importante pour privilégier l’économie d’énergie, alors dès le départ, il sera préférable de rapidement trouver votre allure d’ascension. Dans tous les cas il ne faut surtout pas ralentir. Aborder une côte en ayant ralenti avant, risque de vous placer en difficulté dès le départ.
Le braquet
Une fois que vous avez choisi votre attitude face à cette côte, il vous faut choisir le braquet.
Le choix du braquet, c’est choisir le bon compromis entre vélocité et tensions musculaires et tendineuses.
Trop de vélocité ou en hypervélocité ce sera facile mais vous gaspillerez beaucoup trop d’énergie à gravir cette côte qui deviendra vite interminable.
Trop de tensions musculaires et vous devrez mobiliser tout votre corps pour vous aider à appuyer fort sur les pédales. Dans cette situation vous allez vite atteindre les limites de votre endurance de force et vous serez alors obligés de basculer en hypervélocité car vous n’aurez plus de force.
D’où l’importance de bien choisir votre braquet ou, devrais-je dire, vos braquets et vos allures. Seule votre expérience par la pratique et l’entraînement vous aidera à choisir instinctivement la bonne allure et le bon braquet dès le départ.
Dire qu’il existe une cadence optimale est vrai, mais elle n’est pas quantifiable, même pour le meilleur des capteurs. Pour vous en convaincre, celui-ci devrait être capable de connaître le pourcentage de la pente et la distance de celle-ci avant même que vous ne commenciez. Il devrait également savoir à quelle allure vous comptez gravir cette côte et si vous êtes en danseuse ou assis sur la selle. Et il devrait connaitre vos niveaux physique, physiologique, psychologique et technique. Vous le voyez bien, un capteur ne peut pas savoir tout cela. Seuls votre pratique et l’entraînement en côte vous aideront à savoir tout cela instantanément.
Le développement
Vous rappelez-vous de l’explication concernant le développement ?
Elle est importante car il existe plusieurs choix de braquets pour un même développement ! Un peu plus haut je vous explique qu’un braquet de 52*13 avec une roue de 700 et un pneu d’une section de 23mm donne un développement de 8,532 mètres. Si vous appliquez la même formule avec un braquet de 44*11 vous obtiendrez exactement le même développement. Donc la même fréquence de pédalage et le degré de difficulté, tout sera identique, ou presque…
Alors lequel choisir, 52*13 ou 44*11 ?
Sur le schéma ci-dessus, vous constatez qu’il existe quelques conseils d’utilisation dans votre choix du braquet. Cela limitera l’usure de la chaîne mais surtout, cela favorisera son rendement.
Si vous décidez de faire passer votre chaîne par le plateau n°1 et le pignon arrière n°8, celle-ci ne sera pas alignée. De plus, comme vous le savez peut-être, la chaîne ne s’enroule pas totalement autour du plateau avant.
Si nous reprenons notre exemple avec le choix de 44 dents, seule une vingtaine de dents sera engagée. La transmission de votre force jusqu’à la chaîne sera répartie sur chacune de ces 20 dents.
Avec un plateau de 52 dents, il y aura un peu plus de dents engagées. Votre force sera donc mieux répartie sur la chaîne.
Ces deux aspects, alignement de chaîne et nombre de dents engagées, préserveront ou non l’usure de votre chaîne.
La réponse est donc 52*13. Avec ce choix, la chaîne sera parfaitement alignée avec le plateau et le pignon. Il y aura également plus de dents engagées sur la chaîne ce qui améliorera son rendement et sa durée de vie. Pour plus de détails sur la question, je vous propose la visite du site « piednoir.com« .
Finir de monter une côte en beauté
Une fois arrivés en haut de votre côte, le piège est de cesser de pédaler.
Durant votre ascension votre vitesse a été réduite. Si vous cessez de pédaler pour vous reposer, celle-ci va encore se réduire ! Dans ces conditions, reprendre une vitesse de croisière raisonnable vous demandera plus d’énergie.
Je vous recommande de poursuivre votre effort sur quelques mètres après le sommet afin de reprendre de la vitesse. Une fois que cela est fait, vous pouvez alors prendre un moment pour souffler un peu et vous alimenter.