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Raid U Centre d’Orléans entre apprentissage et amateurisme

Raid U Centre d’Orléans entre apprentissage et amateurisme

Raid U CentreAfin de préparer le Raid In France 2018, il fallait bien que l’on commence notre apprentissage dans le domaine du raid. C’est pourquoi avec Guillaume G. nous avions décidé de faire le « Raid U Centre » d’Orléans qui était organisé par des étudiants à l’école polytechnique.

Objectif

Notre objectif était avant tout d’apprendre à gérer des enchaînements d’épreuves sur plusieurs jours. C’était également l’occasion de pratiquer de la course d’orientation, du tir à l’arc et du canoë. Ne pratiquant pas ou peu ces trois disciplines, c’est surtout sur ces épreuves que nous envisagions d’apprendre le plus.

Conditions de course

Au premier jour de la compétition, le climat était plutôt pluvieux mais sans plus. Un léger coupe-vent imperméable et des habits relativement chauds faisaient l’affaire. Guillaume était même en cuissard court, c’est dire si la température était clémente (Il aurait tout de même préféré un collant long mais c’était trop tard).

Le deuxième jour fut plus doux et surtout sans pluie. Il y eut même quelques rayons de soleil qui nous ont fait beaucoup de bien, surtout après le canoë.

Jour 1

La compétition commence le samedi 18 mars. Nous ne sommes pas nombreux, à peine 10 ou 11 équipes présentes. Au programme, une épreuve de course à pied sur le campus. Puis une petite épreuve de V.T.T. pour enchaîner directement avec un run and bike. Ensuite c’est au tour du tir à l’arc. Après le tir, on reprend nos V.T.T. pour finir par de la course à pied.

Avec Guillaume on ne sait pas trop à quelle allure on doit partir et d’ailleurs, face à notre attitude d’apprentissage on sent également une certaine dose d’amateurisme dans l’organisation. C’est un peu normal, ce sont des étudiants et non des organisateurs d’événements sportifs, toutefois, nous espérons que l’équipe compte parmi eux des anciens ayant déjà organisé ou participé à cette compétition.

Course à pied n°1

Le départ est donné et nous partons pour environ 8 kilomètres. Nous sommes en troisième ou quatrième position mais rapidement on se retrouve devant. Un coup d’œil avec Guillaume et on se comprend immédiatement. Le ton est donné, on accélère.

On croise le premier bénévole après 200m qui nous indique de partir sur notre droite pour suivre les rubalises (il est interdit d’utiliser de la peinture au sol sur le campus). Nous voilà partis, tout le monde nous suit plus ou moins et, premier moment de doute après seulement 500m : de la rubalise à droite et à gauche. Il semble y en avoir plus sur la gauche, je pars par là, sauf que Guillaume était parti à droite… Il revient à mes côtés et nous repartons de plus belle.

Quelques mètres plus loin, nous arrivons près d’une bénévole avec ses écouteurs. Visiblement surpris de nous voir et nous surpris de ne plus voir de rubalise, je lui demande notre chemin. Sa réponse est assez déroutante : Elle hausse les épaules et nous dit : « Je ne sais pas moi, je ne suis que bénévole. » On décide d’aller tout droit. Manque de chance, c’était à droite.

On réussit malgré tout à revenir dans le peloton de tête et, arrivé à mi-parcours, alors que nous entrons dans un petit sous-bois, on aperçoit un traçage au sol (en forêt c’est autorisé). Énorme surprise : il semblerait que nous avons pris le parcours à l’envers. De là on ne sait plus trop quoi faire et déjà tout part de travers. Certains décident de continuer à l’envers, d’autres de rebrousser chemin. Au final, lorsque nous en finissons, certains sont déjà arrivés alors que nous étions dans le groupe de tête.

V.T.T. n°1

Après discussion il s’avère que le tout premier bénévole devait nous indiquer d’aller sur la gauche et non sur la droite. Il sera décidé plus tard que cette épreuve ne comptera pas.

Erreur de débutants, on oublie cet incident et on passe à la suite. On nous donne un V.T.T. et nous partons pour environ 7 kilomètres. Nous arrivons sur la base militaire pour l’épreuve de course d’orientation. Manque de bol, cette épreuve sera également annulée car l’armée a décidé d’effectuer des tirs ce jour-là et à ce moment-là ! Malgré les demandes d’autorisations et la planification de cette course des semaines à l’avance, nous ne pourrons finalement pas faire de course d’orientation.

Run and bike

Ce n’est pas grave (encore) c’est remplacé par 7,4 kilomètres de run and bike. Le parcours est assez bien fléché et doit nous permettre de passer loin des tirs de l’armée. Zut, encore raté : alors que nous passons le sixième kilomètre, nous entendons très très distinctement des tirs de Famas. Là je peux vous dire que ça donne de l’énergie pour courir vite. C’est d’ailleurs à ce moment que ma fréquence cardiaque fut la plus élevée.

Nous finissons le run and bike et là on nous annonce que c’est la pause déjeuner avant le tir à l’arc qui n’est de toute façon pas monté. Deux questions ? Pourquoi y a-t-il une pause sandwich de prévue alors que c’était indiqué dans le règlement que nous devions nous débrouiller pour manger ? (depuis ce matin je cours avec de quoi me ravitailler alors que j’aurais pu avoir un sac plus léger.) Puisque l’épreuve de tir à l’arc n’est pas prête, où sont les sandwichs ? Ils ne sont pas arrivés eux non plus. Il pleut, on commence à se refroidir mais on doit attendre.

Tir à l’arc

Finalement on mange notre sandwich pendant que deux étudiants installent les cibles et préparent les arcs et les flèches. Près d’une heure plus tard nous pouvons commencer. Les explications pour envoyer une flèche sont très simples : on met la flèche, on tire sur le câble de l’arc et on lâche. On a trois essais. Le meilleur essai sera comptabilisé, à savoir si la flèche est dans la cible jaune, on gagne 12 minutes, si c’est dans le rouge c’est 8 minutes, si c’est dans le noir c’est 6 minutes et partout ailleurs on ne gagne rien.

Avec Guillaume nous tirons nos trois flèches totalement à côté de la cible et pourtant on était à 4 ou 5 mètres. Il y a quelque chose qui ne va pas, mais on ne sait pas quoi. Plus tard nous avons appris pourquoi : il y a un code couleur sur les plumes d’une flèche qui vous permet de bien la placer sur l’arc. Si vous oubliez cela, au moment où vous lâchez la corde de l’arc, une plume le touchera et fera dévier la flèche. C’est ce qui nous est arrivé. La seule personne qui aurait pu nous expliquer cela n’était pas là. À la place il y avait des bénévoles aussi peu renseignés que nous sur l’utilisation d’un arc.

V.T.T. n° 2

Avant dernière épreuve de la journée. Une balade de 15 kilomètres de V.T.T. vent de face. Le parcours manque de traces pour prévenir des virages mais il indique correctement le parcours. Au fait, j’ai dis 15 kilomètres ? En réalité, il y en avait 10 de plus. Ce sont des choses qui arrivent.

Course à pied n°2

Pour finir cette première journée de raid, nous arrivons à Ardon pour la dernière épreuve de 9 kilomètres de course à pied. Pour cela nous devons réaliser 3 tours d’un circuit balisé. Arrivés sur place, le ravitaillement vient également d’arriver. Heureusement que le chronométreur est là aussi avec les boîtiers de contrôle, sinon on aurait dû attendre. C’est alors qu’avant de partir, le président de l’organisation décide que ce sera 5 tours plutôt que 3. Peut-être parce qu’il n’y a pas eu de course d’orientation. Ce changement de dernière minute ne fut pas au goût de tout le monde et suivant l’état de fatigue je peux comprendre.

C’est l’heure du repas et du repos

Lorsque l’on fait un raid, normalement on dort sous une tente. Là c’est presque royal, on a le droit d’investir un gymnase pour prendre une douche, et pour installer son matelas et son sac de couchage. Sauf qu’il faut attendre qu’un tournoi de tennis de dernière minute se termine. C’est un peu comme pour le terrain militaire, c’est pas comme si le maire ne savait pas qu’un raid devait passer par là mais il a tout de même autorisé ce tournoi qui ne pouvait pas attendre le lendemain.

Le bilan de cette journée est que nous sommes deuxièmes. La première équipe nous devance de 29 minutes car elle a réalisé de très bons tirs à l’arc. Demain il faudra aller très vite.

Après cette longue journée, quel plaisir de passer une soirée sans encombre ni imprévu. Tout du moins pour moi. Quelques galères pour Guillaume durant la nuit : premièrement, mes ronflements (un peu). Fort heureusement il a des boules Quiès pour atténuer le bruit. Pour ma défense, je ne suis pas le seul. Un peu plus tard, son matelas se dégonfle. Aïe, pas facile de dormir à même le sol. Dans cette situation, on ne regrette pas d’être dans un gymnase. En effet, il y a quelques tapis enroulés juste à côté de nous.

Réveil à 7 heures, petit-déjeuner et c’est reparti…

Jour 2

Au programme de cette deuxième journée de raid, 11 kilomètres d’échauffement collectif en V.T.T. pour rejoindre le point de départ où nous attendent les sportifs inscrits pour les épreuves découvertes. Ensuite nous repartons de nouveau en V.T.T. pour 20 kilomètres. On enchaîne avec de la course à pied sur 8 kilomètres puis de nouveau V.T.T. sur 10 kilomètres. Une épreuve de canoë de 10 kilomètres pour retourner sur Orléans et enfin 10 kilomètres de course à pied. Un programme bien chargé et plein de surprises.

Échauffement collectif

Après un petit-déjeuner nous enfourchons nos V.T.T. direction l’école de polytechnique pour retrouver les athlètes inscrits sur le parcours découverte. Pour nous escorter, deux véhicules, un devant et un derrière. Le parcours se déroule sans encombre. De retour à l’école, nous prenons un second petit-déjeuner.

V.T.T. n°1

La course repart de plus belle avec des sportifs en pleine forme. Sauf que ces coureurs ne savent pas que bien souvent il y a des erreurs de parcours et sur les annonces du kilométrage prévu. 20 kilomètres à fond ça va, mais 35 c’est un peu plus long. La journée commence donc bel et bien avec 15 kilomètres de plus et souvent vent de face. Sans cela le parcours est très roulant (un peu trop à mon goût), bien fléché avec des bénévoles plus présents.

Course à pied n°1

Première transition où nous prenons le temps de nous reposer et de faire le plein en eau. Puis c’est parti pour 8 kilomètres de course à pied sans erreur. Tout va pour le mieux.

V.T.T. n°2

Les 10 kilomètres de V.T.T. font finalement 7,5 kilomètres et compte tenu du vent de face qui a redoublé, nous sommes bien contents qu’il y ait moins de kilomètres pour une fois. Pendant la pause sandwich, Guillaume me donne quelques consignes pour le canoë. Il a plus de connaissance que moi dans ce domaine, je l’écoute donc avec attention surtout que je serai à l’arrière pour diriger le canoë.

Canoë

Le parcours fait 10 kilomètres, nous avançons avec le courant mais toujours vent de face. Avec le vent froid, les jambes se refroidissent vite surtout qu’à chaque coup de pagaies, Guillaume me balance de l’eau sur les jambes qui sont désormais complètements gelées. Au début ça fait froid, mais au bout de 10 minutes on ne sent plus rien. Toujours sur les conseils de Guillaume, je parviens à diriger le canoë aux bons endroits. Tout va pour le mieux lorsque Guillaume et moi-même sommes pris de crampes aux adducteurs. Par chance nous sommes près du canal et il nous est possible de descendre pour nous étirer et changer de place. En théorie il reste 2 kilomètres mais sur le terrain il en reste 3. Fidèles à eux-mêmes, il y avait un peu plus de kilomètres aussi en canoë.

Course à pied n°2

Pour la dernière épreuve, les jambes ont du mal à repartir. Ils nous faut au moins 3 kilomètres pour retrouver une foulée correcte. Le parcours est bien fléché mais nous loupons quand même une indication qui nous disait de tourner sur la gauche (il manquait un bénévole à cet endroit délicat comme nous l’apprendra le président plus tard. On est passé trop tôt.) La flèche n’était pas de la même couleur et avec la fatigue et tous ces soucis de balisage, on a hésité. Nous effectuons donc le parcours à l’envers mais rassurez-vous, le nombre de kilomètres est bien présent.

Bilan

En ce qui nous concerne, l’objectif est atteint. Nous avons découvert cette nouvelle discipline et avons pris pleine conscience de la nécessité de s’entraîner dans toutes les épreuves. Cela nous a également permis de tester le matériel sur les 150 kilomètres. Quelques ajustements devront être apportés pour être plus performants. Même si l’organisation de ce raid montre un grand amateurisme, cela nous a permis d’apprendre à gérer au mieux nos efforts. Par exemple, en course d’orientation il n’est pas impossible de se tromper de chemin et de faire 10 à 15 kilomètres de plus que prévu. Avec ce que nous avons vécu, on peut dire que nous sommes prêts à vivre cela puisque nous avons su rester calmes, positifs et optimistes.

Améliorations

Toutefois, si un ou plusieurs membres de l’équipe organisatrice lisent ces quelques lignes, voici une liste de choses qu’il pourrait être bon d’améliorer :

  • Si le balisage au sol est interdit et que vous manquez de bénévoles, vous pouvez fixer plus de panneaux directeurs sur les poteaux ou les arbres ;
  • Toujours si le balisage au sol n’est pas autorisé, pour interdire un chemin, des barrières ou de la rubalise en travers de tout le chemin peuvent facilement montrer qu’il ne faut passer par là ;
  • Quelque soit le type de balisage utilisé, il est préférable de le positionner quelques mètres à l’avance et pas seulement aux intersections, surtout sur les parties en V.T.T. ;
  • Certains points de ravitaillements avaient plus de chips que d’eau. Heureusement qu’il ne faisait pas chaud ;
  • Le président doit nommer des responsables pour chaque tâche importante plutôt que s’occuper de tout à la va-vite ;
  • Réquisitionner des bénévoles parce qu’ils n’ont pas réalisé la promo de l’université n’est pas forcément bon car finalement ils sont là mais pas motivés et pas impliqués ;
  • Vous devez être plus rapides que les concurrents en terme d’installation, pour cela 2 ou 3 équipes doivent effectuer un roulement pour être toujours en avance ;
  • Sur votre site Internet, indiquez la taille des roues des V.T.T. afin que l’on puisse se munir des bonnes chambres à air ;
  • Si vous indiquez que le repas de midi doit être géré par les concurrents, ne prévoyez pas de sandwichs pour eux mais uniquement pour vous avec éventuellement un léger surplus si quelques athlètes oublient leur ravitaillement ;
  • Prévoyez des gilets jaunes fluo avec des pancartes « STOP » pour les bénévoles qui doivent stopper les voitures lorsque nous traversons une route ;
  • Évitez les terrains militaires, ils sont chez eux et vous le feront savoir à tout moment.

Ce qui était top

Il y a aussi des choses à ne pas changer :

  • Votre capacité à vous adapter aux difficultés de dernière minute ;
  • Votre sang-froid ;
  • L’ambiance festive ;
  • Les épreuves et les distances sont très bien ;
  • Le traiteur ;
  • La société de chronométrage ;
  • La société de prêt des V.T.T., très pro et sympa ;
  • Les canoës ;
  • Les bénévoles motivés.

Remerciements

Merci à vous toutes et tous pour ce beau raid. On s’est bien amusé et avons passé un très bon weekend. Nous finissons troisièmes (on ne sait pas trop pourquoi) mais le plus important est que nous avons énormément appris. Je recommande votre épreuve pour les débutants. Pour les compétiteurs expérimentés, mieux vaut passer votre chemin.

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