RPE – Rating of Perceived Exertion
À l’origine, l’échelle RPE proposée par Borg (Borg, 1973) s’échelonnait de 6 à 20.
Ces valeurs ont été choisies de façon à être aussi proches que possible de la valeur de 1/10 de la fréquence cardiaque
Ainsi une fréquence cardiaque (bpm) = RPE x 10, correspondrait à des fréquences cardiaques variant de 60 à 200 bpm ce qui serait valable pour des sujets sains, d’âge moyen (30-50 ans) faisant un effort progressif modéré à dur.
Toutefois, comme vous pouvez le constater, il manque des correspondances. Si un athlète indique une échelle RPE à 16, comment doit-on l’interpréter ? C’est plutôt « dur » ou plutôt « très dur » ?
C’est pourquoi il est commode d’utiliser l’échelle modifier de Foster et Bannister allant de 0 à 10. Cela permet d’attribuer une interprétation verbale à chaque niveau de difficulté ressentie par l’athlète.
- Niveau 0 : Pas d’effort – Repos, sommeil – Respiration normale
- Niveau 1 : Très très facile – Marche lente – Respiration normale – Peut parler en formulant de longue phrases ou peut chanter normalement
- Niveau 2 : Très facile – Marche ou Course lente –
- Niveau 3 : Facile – Marche rapide avec ou sans leste ou Course endurance – respiration soutenue
- Niveau 4 : Effort modéré – Footing, légère transpiration, peut parler sans problème –
- Niveau 5 : Effort moyen – Course légèrement fatigante, transpiration, discussion sans problème –
- Niveau 6 : Effort un peu difficile – Transpiration, léger essoufflement, difficulté à finir les phrases –
- Niveau 7 : Effort difficile – Plus envie de parler, transpiration abondante –
- Niveau 8 : Très difficile – Discussion impossible, rythme impossible à tenir longtemps –
- Niveau 9 : Très très difficile – Rythme effréné, épuisement rapide –
- Niveau 10 : Maximal – Rythme insoutenable, épuisement total –
Application du RPE
Dans le domaine du sport, cette perception de l’effort peut être utilisée par l’entraîneur et l’athlète avec une grande efficacité comme le montre cette étude que vous pouvez télécharger à la fin de cet article. Le coach indique un niveau d’effort à atteindre durant les entraînements et l’athlète informe son ressenti réellement perçu. Cela permet de réaliser une évaluation mais également une auto-évaluation, un contrôle et une régulation de l’intensité des exercices. Des différences trop importantes informent le coach que son athlète est soit dans une bonne, soit dans une mauvaise dynamique. Il peut également être totalement en phase avec le processus mis en place pour améliorer les performances de l’athlète.
L’avantage d’utiliser une échelle RPE est que l’on peut lui accréditer une multitude de facteurs intervenant dans la perception de l’effort. Par exemple on peut qualifier de facteurs primaires les capacités physiques, physiologiques et mentales mais il peut aussi prendre en considération les facteurs environnementaux comme la météo, le lieu, les médias, la famille, les amis, le niveau d’engagement, l’importance du résultat, etc.
Le RPE permet de prendre en considération tous ces facteurs pour affiner et effectuer un entraînement juste en vue d’atteindre le maximum de son potentiel au moment voulu.
Autres données importantes
À partir des relevés du RPE., jour après jour, séance après séance, on peut extraire des données intéressantes à mettre en relation avec les pics de forme et les taux de blessures. Ainsi il devient plus facile d’établir une charge optimale d’entraînement tout au long de la saison sans blessure ou surentraînement.
Charge d’entraînement
La monotonie
Cet indicateur mesure la variation de la charge de travail et est lié aux adaptations. Plus cet indicateur est bas, meilleure est la réponse.
Monotonie = charge moyenne arithmétique / écart-type de Pearson de la charge hebdomadaire
La contrainte
Cet indicateur est lié aux adaptations de l’athlète. Il a été démontré qu’un grand nombre de blessures et/ou problèmes de santé surviennent dans les 10 jours qui suivent un pic de contrainte.
Contrainte = charge hebdomadaire x Monotonie
Fitness
Le « fitness » est une valeur numérique, théorique, qui indique le niveau de forme de l’athlète.Le calcul du « fitness » repose sur la formule suivante :
Fitness = Charge – Contrainte
Exemple d’utilisation du RPE
Pour calculer la charge d’entraînement pour une séance de 60 minutes qui doit être réalisée en endurance, donc une RPE 3 par exemple, voici la charge que le coach attend :
Charge d’entraînement = 3 x 60 = 180 U.A. (Unités Arbitraires)
si un athlète donne une RPE de 5, on effectue le calcul suivant :
Charge d’entraînement = 5 x 60 = 300 UA
Malgré une intensité demandée, cela a permis de bien prendre en considération la charge réelle de cet entraînement sur cet athlète et de constater un éventuel problème d’adaptation qu’il faudra surveiller.
Avantages
- Personnalise l’entraînement en fonction de la perception subjective de l’athlète et non de celle du coach ;
- Permet un dosage plus juste des entraînements ;
- Permet de détecter plus vite un début de surentraînement.
Inconvénients
- C’est un travail qui demande de la rigueur pour tout noter à moins d’informatiser cela ;
- Ne tient pas compte de l’enchaînement des charges ;
- Il n’y a pas d’unité de mesure et cela peut déranger ou surprendre.